Théo Tobiasse, né Tobias Eidesas le 26 avril 1927 à Jaffa alors en Palestine mandataire et mort le 3 novembre 2012 à Cagnes-sur-Mer en France, est un Artiste peintre, graveur, dessinateur et sculpteur français.
Théo Tobiasse naît en Palestine en 1927, où ses parents, de confession juive, vivent depuis 1925, loin de la menace des pogroms et des bouleversements politiques de l’Europe de l’Est. La famille rencontre des difficultés matérielles et décide de retourner en Lituanie, pour repartir enfin pour Paris en 1931 où son père typographe trouve du travail dans une imprimerie russe.
Théo Tobiasse montre très tôt des dispositions pour le dessin et la peinture, et lors d’une visite à l’Exposition spécialisée de 1937 tenue à Paris, il est émerveillé par La Fée Électricité de Raoul Dufy.
La mort de sa mère en juin 1939; suivi du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et à Paris sous l’Occupation allemande, le port de l’étoile jaune et son inscription à l’École nationale supérieure des arts décoratifs refusée pour raisons raciales bouleversent sa vie.
Il s’inscrit à un cours privé de dessin publicitaire du boulevard Saint-Michel, qu’il abandonne neuf mois plus tard car sa famille, en échappant de justesse à la rafle du Vélodrome d’Hiver en juillet 1942 est contrainte de se cacher dans un appartement à Paris pendant deux ans. À la Libération de Paris, il démarre rapidement une carrière de graphiste publicitaire chez l’imprimeur d’art Draeger, et réalise également des cartons de tapisserie, des décors de théâtre et les vitrines d’Hermès rue du Faubourg Saint-Honoré.
Théo Tobiasse s’est constitué un important dossier de dessins qu’il a réalisés au cours de sa réclusion. Il conçoit et crée des étalages de luxe, réalise de nombreux cartons de tapisseries ; pendant plus de quinze ans, Théo Tobiasse fera des créations publicitaires, à Paris d’abord, il obtient la nationalité française, puis il s’installe à Nice en 1950. Dès qu’il le peut, souvent la nuit, il peint.
Il est remarqué en 1960 lors d’une exposition de jeunes peintres à Nice. Théo Tobiasse décide de se consacrer à la peinture en 1962.
Ses thèmes, d’abord profanes, évoluent rapidement vers des réminiscences de son enfance dont certains éléments deviennent chez l’artiste de véritables symboles. Ces « mots picturaux », propres à l’artiste, se mêleront à des thèmes bibliques, au thème récurrent de l’exil, à des fantasmes érotiques. L’oeuvre de Tobiasse parle du passé, sans doute pour mieux prévenir l’avenir. Ses toiles, comme son importante oeuvre sur papier (gravures, lithographies, dessins), sont tissées de foules, de femmes, d’enfants, de soleil, d’étoiles, mais aussi de candélabres qui sont les lumières de l’espoir. Passionné d’art et de vie, acharné à son travail, le peintre Tobiasse grave, sculpte, modèle, écrit – tenant au jour le jour de fantastiques cahiers -, crée des céramiques, des bronzes, dessine, réalise des fresques, des vitraux, etc.
De nombreuses expositions personnelles ont jalonné sa carrière artistique en France et à l’étranger. Théo Tobiasse, homme attentif, homme courtois aux yeux illuminés de vie, plein d’une ardeur qui ne finira jamais,
La gravure au carborundum, la lithographie, les vitraux, la poterie, la sculpture sont autant d’outils d’expression qu’il explore d’abord dans l’atelier qu’il avait aménagé à son domicile sur les hauteurs de Nice de 1954 à 1972, puis au quai Rauba Capeu à Nice de 1971 à 1976.
Il quitte Nice pour installer son atelier principal dans sa propriété à Saint-Paul-de-Vence en 1976 et où il décède en 2012.
Sources : Archives de la galerie et Wikipédia.
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