Dans les rues de Montréal, de Paris, de Mexico ou de Beijing, le passant tombe sur des dessins peints sur les murs, communément appelés graffitis. Mais au-delà de ces créations illégales et faites à la va-vite sous une capuche, d’autres initiatives naissent, elles, tout à fait légalement. Incursion dans l’univers de l’art de la rue.
Il s’appelle Félix Bérubé. Dans le milieu de l’art canadien, où il roule sa bosse depuis plus de 15 ans, on l’appelle Labrona. L’artiste a investi depuis quelques années le milieu des galeries, mais il n’a pas renié son premier médium : la rue.
«La bonne chose avec les rues est que tout le monde peut faire n’importe quoi, n’importe quand», explique Labrona. Pour lui, la rue n’impose ni frontières ni limites et aucune restriction. Tout est donc possible, toutes les plus belles œuvres sont imaginables… tant que l’on ne se fait pas prendre.
Illégal : Le street art est en effet illégal. Un artiste, souvent jeune, se donne le droit d’apposer sa signature sur une propriété d’autrui. Le street art est alors considéré comme du vandalisme, et donc passible d’amende.
Pour Labrona, le côté illégal et stressant est la clé du street art: «C’est excitant de faire une création dans une place effrayante : c’est dur de peindre quelque chose de beau rapidement, mais le défi de faire une belle œuvre dans un temps limité est en bonne partie ce qui rend le street art amusant», continue l’artiste habitué de devoir travailler rapidement.
Alors que devient l’art de rue lorsqu’on lui confère un rôle social et légal? Pour Labrona, c’est le principe même du street art qui change : «Un graffiti peint légalement devient une murale. Ce n’est pas la même chose qu’enfreindre la loi. Il n’y a pas de risque», croit l’artiste. Pour lui, l’aspect esthétique prime alors sur l’intention d’exprimer un message.
Labrona a choisi de peindre surtout des visages dans ses œuvres. Pour lui, l’expression faciale permet d’infinies nuances, c’est un bon moyen de passer messages et émotions : «Je veux que mes créations soient intéressantes à regarder, et que le message touche les gens. Mais la beauté peut être triste ou violente. Je ne cherche pas à faire de belles images», précise-t-il.
Sources : L’art est à la rue. Publié par le 23 août 2013. Par Alisson Lévesque
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