CORNELIS, Beniti (1946 – 2017)

Beniti CORNELIS (1946 - 2017) Photo

CORNELIS, Beniti (1946 - 2017)

Biographie

Beniti Cornelis est née à Malines, en Belgique, en 1946 et est décédée dans cette même ville en 2017.

Il a étudié à l’Académie royale des arts de Malines, Rika Malines et l’Académie des arts de Hasselt.

Beniti Cornelis considère la peinture comme une recherche d’équilibre entre le graphique et le pictural. Cornelis n’est pas un artiste conceptuel, mais il n’est pas non plus un «vrai» expressionniste. Sa méthode est trop subtile et trop compliquée pour parler d’expression pure. Il appelle son style «traduction lyrique».

La parole ne fait pas partie de son langage. Il donne rarement un titre à un tableau. Une toile de Cornelis se reconnaît immédiatement. Le centre est dominé par des éléments graphiques aux tons de terre, entourés d’une zone plus tranquille. Le lyrisme de la couleur est abordé, défini, traversé et intensifié par une intervention graphique sans cesse répétée.

Dans le courant des années 1970, il peint les toiles métaphysiques, puis des tableaux hyperréalistes. A un moment donné, il se réalise que la perspective n’est qu’un mensonge: Il est insensé de vouloir représenter trois dimensions sur un plan qui n’en possède que deux.

Pour retrouver un regard ingénu, Cornelis ne fait que des dessins d’enfants durant dix-huit mois. Depuis 1980 sa manière de peindre a radicalement changé.

Le tournage d’un film autour de son œuvre lui donne à réfléchir au sujet des sources de son inspiration. Il découvre qu’elles remontent à son enfance. Tout jeune déjà, Cornelis est passionné par l’ordonnance d’objets usuels et la structure qui en découle. A l’école, les planches représentant la croissance de coléoptères et d’insectes frappent son imagination. Ces coléoptères ont fait leur apparition dans ses tableaux.

Cornelis fait des sérigraphies, souvent de grand format.

‘’On peut prendre une feuille blanche et y tracer un trait noir, ou prendre une feuillie noire et y imprimer deux plans blancs et laisser un espace noir entre les deux. Dans les deux cas, le résultat est le même: une ligne noire.’’ ‘’La différence se situe au niveau de la force de la ligne.’’

C’est ça, le graphisme pour lui. L’œuvre graphique de Cornelis nourrit sa peinture et réciproquement. Il n’utilise pas la technique graphique pour reproduire ses tableaux. Le plus souvent il clôt une période artistique par une série d’œuvres graphiques, qui en forment la synthèse. Ces images sont des œuvres autonomes. Cornelis les imprime lui-même – tous les passages parfois seize étapes ou plus.

En 1982, les enfants de Cornelis déterrent du jardin un jouet vieux et rouillé: un revolver. L’objet devient source d’inspiration et se retrouve sur plusieurs toiles. Cornelis ausculte également des réminiscences de peintures rupestres.

En 1995, Cornelis exécute des œuvres de type installations. Il place des tableaux sur socles qui font partie intégrante de l’œuvre. L’ironie n’est jamais loin.

Un jour, Cornelis voit quelqu’un sortir un portefeuille décoré d’un autocollant. La vignette ayant un peu bougé, elle laisse à son emplacement d’origine une partie de sa circonférence et un écho fait de traces de colle. Dans le travail de Cornelis, apparaissent alors des formes jumelles.

Depuis 1996 Cornelis travaille avec des photos qu’il découpe et qu’il emploie et tant qu’éléments graphiques dans ses tableaux. Les valeurs de gris des photos à la baryte produisent de nouveaux éléments surprenants.

Ceci vaut aussi pour les formes qu’il y introduit. Tout cela va de pair avec une plus grande sobriété et une ordonnance plus poussée. Sur le plan de l’expression artistique, Cornelis s’engage dans de nouvelles voies.

En 1997, il introduit la couleur bordeaux dans son œuvre. Celle-ci symbolise pour lui le sacral. Il lui donne une certaine autonomie en l’appliquant sur de petites surfaces qu’il accroche près d’une plus grande toile. Cette démarche élargit le tableau et fait émerger une rhétorique très personnelle.

Les œuvres dans lesquelles l’artiste utilise des photos, tendent à devenir plus larges, et même sérielles. Elles s’affilient aux polyptyques, mais aussi aux installations et à leur environnement.

Sources en partie du Texte: Un chaman à Malines par Jan Lampo, 1999 et archives Ysebaert Louisseize Arts ainsi que des traductions.

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