Antoine Carte dit Anto Carte né le 8 décembre 1886 à Mons et mort le 13 février 1954 à Ixelles, est un artiste peintre belge.
Fils d’un menuisier et fabricant de meubles, Anto Carte entre à quatorze ans dans l’atelier du peintre, décorateur et entrepreneur Frantz Depooter. De 1897 à 1908 il fréquente l’Académie de Mons puis de Bruxelles où il suit les cours de Constant Montald, Émile Fabry et Jean Delville, trois importants peintres symbolistes qui exercent sur lui une profonde influence.
En 1912 et 1913, une bourse lui permet de se rendre à Paris où il séjourne chez Cavaillé-Coll et Léon Bakst qui travaillent pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. Il rencontre également à Paris Émile Verhaeren et découvre l’œuvre de Pierre Puvis de Chavannes et de Maurice Denis.
En 1913, il épouse Louisa Dujardin à Mons, dont il divorcera une dizaine d’années plus tard. Il épouse en secondes noces Julia (Youl) Frans.
En 1917, son ami le peintre Louis Buisseret expose les dessins d’Émile Verhaeren réalisés par Anto Carte.
En 1923, à l’occasion de l’exposition parisienne Les Imagiers belges qui réunit Gustave Van de Woestijne, Valerius De Saedeleer, Isidore Opsomer et Marcel Wolfers, il entre en contact avec le Carnegie Institute de Pittsburgh aux États-Unis où a lieu en 1925 une grande rétrospective qui lui assure un succès durable auprès du public américain.
De 1929 à 1932, il enseigne à l’Institut supérieur des arts décoratifs de La Cambre à Bruxelles puis à partir de 1932 à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il quitte la région montoise pour s’installer à Wauthier-Braine, en Brabant wallon.
En 1928, il fonde avec ses amis le groupe Nervia, équivalent wallon de l’expressionnisme flamand.
Il réalise aussi dessins, gravures, illustrations de livres ; il crée des affiches, des lithographies, des billets de banque et des timbres et conçoit des fresques et des vitraux ainsi que des tapis.
Anto Carte n’appartient à aucune école. Il reste imperméable aux nouveaux courants artistiques de son époque, tels le cubisme ou le surréalisme. De même, les deux guerres mondiales ne laissent pas de trace dans sa production peinte. Son œuvre se situe à la lisière du symbolisme et du naturalisme et d’un expressionnisme parfois proche de Käthe Kollwitz, et du néo-réalisme en s’inspirant de la vie des mineurs, des paysans, des pêcheurs. La parenté avec le flamand Gustave Van de Woestijne est évidente.
La figure humaine est centrale dans l’œuvre d’Anto Carte. Au début de sa carrière, influencé par le symbolisme, il représente des personnages mythologiques et imaginaires. Ensuite, son œuvre peint manifeste certains thèmes de prédilection, comme les personnages « à la Brueghel » que sont les aveugles et les musiciens. Le monde du travail l’inspire beaucoup, en particulier celui des charbonnages de son Borinage natal, et celui des paysans. Profondément croyant, il peint de nombreux sujets religieux. Après son voyage à Florence en 1925 apparaissent des thèmes plus festifs, comme des saltimbanques et des arlequins.
Les critiques considèrent que sa période la plus créative se situe avant le voyage à Florence et l’installation en Brabant wallon.
Carte enseigne l’art du vitrail à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles à partir de 1932. Ses réalisations les plus remarquables datent de l’entre-deux-guerres. Deux de ses œuvres sont visibles à Mons : Morts pour la patrie à la faculté Warocqué et le vitrail du charbonnage d’Hensies-Pommerœul. Après la démolition du bâtiment en 1979, le vitrail fut restauré puis installé à la Faculté polytechnique de Mons en 1982.
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